19 novembre 2009

Fillion et la Tax Force


Ce matin, très bon débat entre Claude Bartolone, député PS, et Eric Ciotti, sénateur UMP, membre de la Task Force qui doit sillonner la France pour convaincre des bienfaits de la suppression de la taxe professionnelle.

Cette mesure du gouvernement constitue un rude coup porté aux Conseils Généraux alors que ceux-ci ont une mission fondamentale : aménager socialement et économiquement les territoires pour attirer les entreprises, puisqu’on parle d’une taxe les concernant.

Et cet aménagement est très important : infrastructures routières, crèches pour les enfants des employé-e-s, formation,… C’est la qualité de ces postes que demandent d’abord et avant tout les entreprises.

Le gouvernement nous parle de compensation mais il y a une vraie inquiétude des élus locaux sur la véracité de cela. Le sujet est certes complexe mais ce qui est sûr est que l’action publique va globalement se réduire. L’argent de la compensation (si elle existe) sera bien pris quelque part : soit sur le budget de l’état qui verra son action diminué soit auprès des banques ce qui augmentera notre endettement.

C’est encore une fois la même chose : on privilégie toujours les mêmes acteurs sans leur demander aucune contrepartie. Voyez la TVA et les piètres résultats en matière de création d’emploi…

Dommage de se priver d’un tel levier d’action en période de crise économique et sociale…

Et autre question… Je veux bien que l’on constitue une task force pour convaincre. Mais qui la finance ? Il me semble qu’il y a là peut être un abus… comme pour les sondages commandés par l’Elysée… dont on ne saura finalement jamais grand-chose puisque la commission d’enquête vient d’être refusée…

17 novembre 2009

La mixité sociale en débat !


Ce matin a eu lieu le Conseil d’Administration de Paris Habitat, anciennement l’OPAC de Paris, dont je suis membre. Ce dernier a abordé beaucoup de questions en particulier celle de la mission sociale de l’office.

La mission d’un bailleur social est d’avoir un œil attentif à l’accession au logement pour les classes moyennes, populaires, les femmes, les personnes âgées et en situation de handicap et surtout d’aider les plus précaires à ne pas se précariser encore plus. C’est donc un vrai partenaire de l’aménagement social de nos territoires.

Cependant, des inquiétudes peuvent naître face aux annonces de Nicolas Apparust, secrétaire d’Etat au logement et à l’urbanisme, qui a décidé de ne plus financer de Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, dont le but est de stabiliser des personnes ayant des difficultés d’insertion sociales et économiques fortes. Il souhaite en effet transférer cette mission au parc social.

C’est d’une part ne pas connaître la nécessité qu’il y a à faire de l’insertion dans un lieu d’hébergement transitoire et d’autre part vouloir évincer du parc social une grande partie des classes moyennes, ce qui pose un vrai problème pour la mixité de nos territoires.

Cela rejoint une autre inquiétude forte, celle sur la nouvelle gouvernance d’Etat que Apparust veut mettre en place pour distribuer les places d’hébergement en structures sociales. A vouloir créer une commission qui désignera les candidats au lieu de laisser faire les associations gestionnaires de centres d’accueil, on va limiter les structures innovantes pour profil spécifique (chacun devra faire une structure light pour pouvoir accepter n’importe quel type de population). Et je ne vous parle même pas de l’usine à gaz que cela va être pour la transmission des informations, pour respecter le secret social, pour courir après les candidats, pour gérer les urgences…

Espérons que les grandes collectivités locales seront assez puissantes pour faire entendre la nécessité de faire rebrousse chemin sur ces questions…

16 novembre 2009

CICA et Conseil d’Arrondissement spécial logement !


Décidemment le logement a été à l’honneur ce soir avec un Comité d’Initiative et de Consultation des Arrondissements sur ce thème et un Conseil d’Arrondissement qui a passé trois délibérations pour financer 29 nouveaux logements : 21 bd Saint Martin, 3-5 rue des Haudriettes et 120, rue de Turenne !

Le CICA a donc réuni les associations, les Conseils de Quartier, les élus et le collectif logement pour parler du logement en général dans le 3e arrondissement.

Trois facettes à cette question. La question de la qualité de notre habitat, celle de la sortie de l’exclusion et enfin celle des loyers et de l’action de la Ville sur le marché à travers le financement du logement social.

Cette présentation a ambitionné de faire un point des dispositifs existants sur ces trois domaines et d’analyser la situation de ces trois facettes dans le 3e arrondissement.

L’engagement d’une Mairie d’arrondissement dans ce domaine est capital car, au-delà de contribuer à atteindre les objectifs de la Ville de Paris en matière de qualité et de quantité de logements, il permet de décliner efficacement une politique en fonction de la réalité locale.

Bientôt sur le site de la Mairie du 3e, vous pourrez retrouver le powerpoint ainsi que le guide de mon intervention présentant notre politique du logement.

12 novembre 2009

Samu et CAFDA : sonnette d’alarme…


Je me suis rendu au Conseil d’Administration du Samu Social de Paris au sein duquel je représente la Ville de Paris. Cela a été l’occasion de m’étonner auprès du Préfet de l’attitude du gouvernement qui unilatéralement, sans nous prévenir, nous a missionné sur la gestion des réservations hôtelières des nuitées des usagers de la Coordination des Association des Familles des Demandeurs d’Asiles. Sans nous prévenir… c’est un euphémisme ! en effet, nous l’avons su car nous avons été mis en copie d’un courrier évoquant ce dossier. Aucune autre information officielle…

Inquiétude donc, est-ce un pas en plus du désengagement de l’état de la prise en charge des demandeurs d’asile en passant par le Samu Social ? En effet, si l’état continue à payer les nuitées, il mutualise les moyens d’actions avec le Samu Social qui a pour mission première la prise en charge de l’exclusion urbaine.

Cela tombe en pleine réflexion menée par le Conseil d’Administration du Samu Social sur son rôle. En effet, après avoir évolué depuis 10 ans, il apparaît qu’il faille le recentrer sur ses missions premières, les maraudes sociales, car les publics augmentent et évoluent ainsi que leur besoin. Troubler encore plus son action par cette nouvelle prise en charge n’est pas de bon augure.

Entendons nous bien, il n’est pas question de refuser ce rôle au Samu Social, mais il faut se rappeler que le public SDF est une responsabilité d’Etat et que face à son désengagement la Ville doit continuer à assurer un financement très important : 2 835 000 euros.

Si en plus l’état se désengage de la prise en charge des demandeurs d’asile… En même temps, c’est dans l’air du temps de ceux qui pensent qu’on peut définir l’identité nationale…
Il faut que la Ville prenne sa part, toute sa part, mais rien que sa part.

09 novembre 2009

20 ans après, les jeunesses européennes se dressent contre les nouveaux murs à l’Est


20 ans après la chute du Mur de Berlin, l’Histoire n’est pas finie et l’idée européenne demeure un combat.

Les peuples et les gouvernements de l’Union Européenne s’apprêtent à célébrer le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, événement libérateur qui lança le processus de réunification de notre continent et forgea le rapport au monde de notre génération. Nous participerons avec allégresse et conviction à ces célébrations.

Mais, alors que les commémorations officielles se limiteront à évoquer au passé un mur dont il ne reste que quelques tronçons soigneusement conservés comme autant de témoins d’une histoire supposée révolue, nous - jeunes citoyens européens - entendons rappeler qu’il existe à nouveau, en Europe, des murs divisant les peuples et les sociétés.


Un mur, aujourd’hui, traverse la Géorgie, délimitant les régions occupées d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Construit précisément par les gens dont les idées ont été défaites le 9 novembre 1989, il vient sceller une politique d’épuration ethnique qu’un rapport commandé par l’Union Européenne vient de dénoncer et qui a conduit des centaines de milliers de civils à être expulsés de leurs villes et villages sur des critères racistes ou politiques, dans les années 1990 et en août 2008.


Des rideaux de fer enferment des peuples entiers dans un système oppressif que nous espérions à tout jamais disparu de notre continent. Ils maintiennent les jeunesses abkhazes, ossètes, tchétchènes, ingouches ou daghestanaises, mais aussi russes ou biélorusses, dans la peur et l’enfermement.


20 après la chute du Mur de Berlin et l’ouverture du rideau de fer, comment justifier que des centaines de jeunes Tchétchènes puissent être arrêtés ou enlevés chaque année ? Comment tolérer la chasse aux « culs noirs » (citoyens du Caucase ou d’Asie Centrale) qui s’organise impunément dans les rues de Saint-Pétersbourg ou de Moscou ? Comment comprendre qu’un Géorgien originaire d’Ossétie ou d’Abkhazie ne puisse se rendre sur la tombe de ses parents ? Comment admettre que les militants des droits de l’homme et les journalistes indépendants puissent être emprisonnés ou assassinés en Russie ? Comment supporter que la Pologne soit libre et non la Biélorussie ?

Vladimir Poutine a qualifié la chute de l’URSS de « pire catastrophe géopolitique du XXe siècle ». Nous pensons au contraire qu’il s’agissait d’un nouveau départ pour l’idée européenne. Ce nouveau départ a porté d’indéniables fruits. Mais il n’a pas marqué le dépassement des luttes politiques et éthiques. La construction européenne, qui est la grande aventure politique de notre génération, demeure ce qu’elle a toujours été : un combat. Contre le racisme, contre le nationalisme, contre les idéologies totalitaires.

Ce combat ne sera pas gagné par de simples commémorations. Il le sera par la conviction, le dévouement, l’enthousiasme des jeunesses européennes. Il le sera si nous n’acceptons pas qu’un pays européen soit à nouveau occupé et divisé. L’Union doit être fidèle à son histoire et à ses valeurs. Voilà pourquoi la Géorgie aujourd’hui nous préoccupe et nous concerne. C’est l’idée européenne même, qui, là-bas, est en jeu.

Julien Boucher (fondateur de Macaq), Gauthier Caron-Thibault (Conseiller de Paris), Patrick Klugman (Avocat)

Les Jeunes Européens, la Maison de l'Europe et de l'Orient

SOS Racisme, FreeCaucasus, Confédération Etudiante, l'UEJF, le Collectif 28 Septembre, Ukraine Art, Comité Tchétchénie, Association des Géorgiens en France, Urgence Darfour

02 novembre 2009

Trêve hivernale des expulsions locatives: l'occasion de...


L’occasion de rappeler qu’en en 2008, il y a eu plus de 11 000 expulsions avec le concours de la force publique.

L’occasion de rappeler que plus d’1,8 millions de foyers ont du mal à payer leur loyer, chiffre qui va sans doute augmenter avec les conséquences de la crise.

L’occasion de rappeler que, si le parc de logements sociaux ne cesse d’augmenter, le chiffre de la construction neuve est au niveau de 1998 (moins de 300 000 logements neufs en 2008).

L’occasion de rappeler que le secrétariat d’Etat au logement n’est aujourd’hui qu’un poste d’opérette : un petit maroquin pour un secteur fondamental en crise, un titulaire arrivé là par hasard*, un budget en baisse de plus de 350 millions d’euros par rapport à l’année dernière.

L’occasion de rappeler que la loi sur le Droit au Logement Opposable n’est qu’un mode d’attribution et en rien une occasion de créer plus de logements : 7 250 foyers, dont 6 500 en Ile de France, déclarés prioritaires attendent toujours.

L’occasion de rappeler que ceux des Députés de droite, qui sont également Conseillers de Paris, ont fait voter à l’Assemblée Nationale un bouclier logement pour leurs amis les plus riches en plafonnant le surloyer de solidarité à 20 euros du m².

L’occasion de rappeler que 13 chantiers de logements sociaux sont en cours dans le 3e arrondissement…



* je mesure bien mes mots car généralement en France les titulaires du poste étaient reconnus dans leur compétence par leurs pairs avant leur nomination.

01 novembre 2009

Jeudi Noir occupe un hôtel particulier vide dans le centre de Paris!


Message de soutien adressé ce jour à Jeudi Noir:

C'est encore une fois non sans malice que j'ai appris votre entrée dans cet Hôtel particulier du 4ème ardt qui a vu naître la Marquise de Sévigné!

2000 m² vides en plein coeur de Paris et ce certainement depuis 35 ans! Quelle honte...

Quelle honte alors qu'il existe plusieurs aides pour les propriétaires afin qu'ils rénovent leur bien immobilier, alors qu'il existe plusieurs dispositifs pour rendre plus facile la location, alors que la Ville de Paris est prête à se mettre à la table des négociations pour discuter des possibilités d'acquisition de tout ou partie d'un tel bien pour en faire du logement social afin d'atteindre son objectif de 40000 appartements en plus d'ici 2014...

Certains vous diront qu'on ne peut faire du logement social en plein coeur de Paris, que cela coûte trop cher, que cela n'est pas possible... Il faut leur rappeler qu'à 200m le 50, rue des Tournelles, un autre hôtel particulier du 18e siècle, accueille des logements sociaux de la SGIM, qu'à 400m, 75 logements sociaux ont été livrés, dans l'ancienne cour du Consulat de Venise, par la SAGECO il y a un peu plus d'un an... Cela, grâce à la volonté politique de la Ville de Paris! Et tous, conventionnés selon la loi SRU, donc de 5 à 12 euros du m², et tous attribués en transparence sous conditions de ressources afin de permettre aux foyers les plus modestes, aux classes moyennes et aux jeunes de rester vivre dans le centre de Paris.

Nous continuons d'ailleurs de nous mobiliser pour atteindre notre objectif en ayant aujourd'hui 13 chantiers en cours dans le 3e arrondissement pour du logement social!

En tant que Conseiller de Paris, élu du Marais, en charge du logement dans le 3e ardt, je souhaite vivement que la propriétaire de cet hôtel particulier puisse revenir à un certain sens de la responsabilité qui la ferait se mettre à la table des négociations avec la Ville de Paris pour envisager une cession afin d'y faire du logement social.

Je suis certain que, comme la dit la Marquise de Sévigné dans une lettre du 31 Juillet 1680, "elle sera ravie que, tout en riant, nous la défassions d'un tel embarras".


Nous avons déjà accueilli Jeudi Noir dans le 3e ardt. Souvenirs, Souvenirs...