01 mars 2011

Entre Mythe et Numérique: la Gaîté Lyrique!


La réouverture de la Gaîté Lyrique, c’était ce soir, mardi 1er mars !

Avant cela, la mairie du 3ème arrondissement a décidé d’organiser plusieurs événements consacrés à ce futur centre des cultures numériques.

Afin de mieux comprendre ce que nous avons souhaité faire de cet endroit mythique, des visites de chantier, une conférence intitulée «1760-2010 : 250 ans d'histoire du théâtre de la Gaîté » organisé par Régis Grima, architecte du Patrimoine, chargé de la restauration du Théâtre, ainsi qu’une rencontre publique en compagnie de Jérôme Delormas, Directeur Général des lieux, ont eu lieu.

Inauguré en 1862, ce Théâtre est aujourd’hui inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il possède l’un des passés les plus illustres de l’histoire théâtrale, ayant accueilli, pour ne citer qu’eux, les opérettes de Jacques Offenbach, les récitals de Georges Guétary, les concerts de Luis Mariano et ceux de l’Orchestre de Paris. Mais la transformation manquée de son architecture à la fin des années 1980 a progressivement conduit à sa fermeture. La Ville de Paris s’est donc résolue à relever le défi de sa restructuration en créant un centre culturel dédié aux nouveaux médias à travers deux disciplines artistiques : les musiques actuelles et les arts numériques. La Gaîté Lyrique suscitera, ainsi, la rencontre des technologies, de l'art et des publics, de part en part des concerts, expositions et spectacles.

Contrairement à ce que certains veulent laisser faire croire, cet établissement était nécessaire pour ce que Paris souhaite offrir à la culture. En effet, les arts numériques s’appuient sur les techniques du temps présent. Quand à une certaine époque, on utilisait des matières premières, des techniques particulières, il faut bien se dire qu’aujourd’hui il est tout à fait normal que la création cherche à utiliser les software et les harware qui sont présents dans notre quotidien et permettent d’explorer l’univers qui nous entourent. Et force est de constater que si nous avons des artistes qui s’y illustrent (Mignonneau, Benayoun, Lavaud, Sedano, Ory,…), nous n’avons ni lieu ni manifestation de grande ampleur alors que nos voisins ont eu la sagesse pour le faire. Montreal avec Image du Futur, le Siggraph aux USA, Imagina à Montecarlo, le Whitney ou le PS1 à New York,… Si nous ne nous mettons pas à la page, si nous n’écoutons pas les nouvelles pratiques des artistes, il y a fort à parier que les Français ou leurs oeuvres seront bien représentés dans les nouveaux courants mais qu’ils iront vivre ailleurs, comme le montre par exemple l'histoire de Monet…

Les travaux sous la houlette de Manuelle Gautrand, achevés fin janvier et dont le coût total a été estimé à plus de 70 M€, ont vu la construction d’une nouvelle salle de spectacle d’une capacité de 308 places assises, pouvant accueillir 800 personnes debout, d’un théâtre des médias de 110 places, d’une salle de conférence et de projection de 130 places, d’une galerie d’exposition pour les installations multimédia de 700 m², d’une médiathèque et d’espaces de création incluant des studios pour l’image, le son, la robotique, l’électronique ainsi que des ateliers de répétition.

A l’occasion de cette réouverture exceptionnelle, la programmation du 2 mars a été extrêmement soignée. C’est à partir de 19h30, qu'ont commencé véritablement les hostilités avec les concerts successifs de Lucky Dragons, Mekanik Kantatik et Konono n°1. A suivi, à 21h, l’évènement phare de la semaine : le spectacle « Best Before » du collectif Rimini Protokoll. Véritable expérimentation de théâtre interactif, cette pièce sera en totale harmonie avec le numérique et l’ère des industries culturelles. Condensé de théâtre, jeu vidéo, documentaire et sondage d’opinion, chaque spectateur disposera d’un joystick lui permettant d’animer un petit personnage virtuel. Ce double de chacun évoluera, se transformera et se confrontera aux avatars des autres participants.

Et si vous souhaitez explorer (ou vous initier !) les cultures numériques sous toutes leurs formes, de la musique au graphisme, au jeu vidéo, au cinéma, en passant par le théâtre, la danse, la mode, le design et l'architecture, je vous invite à vous rendre sur le site de la Gaîté Lyrique pour consulter le planning des prochains jours.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je voudrais pas jouer les rabats joies mais 1760 à 2010, ça fait plutôt 250 que 150 non?

Personnellement, je trouve ce genre de dépenses scandaleux, honteux même quand on pense à la précarité... Les impôts locaux ne cessent d'exploser, on n'arrive plus à se loger, à joindre les deux bouts et tout ça pour quoi? Pour payer un énième lieux de culture... Mais qu'est ce qu'on en a à foutre de la culture quand on n'arrive pas à boucler ses fins de mois??? Moi je veux que mes impôts baissent, j'en ai marre de passer à la caisse pour ça!

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Vous avez raison, mon doigt a ripé et je vais changer cela.
Etes vous sur qu'il faille vous en prendre aux impots locaux? Ceux ci n'ont absolument pas augmenter sous la précédente mandature et ont effectivement quelque peu augmenté mais restent largement en dessous de la barre des grandes villes de France. Prenez-vous en plus tôt à la manière dont le gouvernement lève l'impôt, il me semble que c'est plutôt vers l'Etat qu'il faudrait adresser vos critiques. L'impôt local est une mince partie de ce que vous reversez.
Enfin, je vous laisse seul juge de votre commentaire sur le financement de la Gaîté. Une politique générale pour une ville doit prendre en compte tous les aspects de la vie en collectivité: aussi bien logement et solidarité que sport et culture!
bien à vous,
GCT§

Anonyme a dit…

Les impôts locaux ont explosé depuis la réélection de Delanoë...

Le gouvernement a probablement pas mal de défauts mais pas celui d'avoir augmenté les impôts...

La culture, c'est bien mais franchement, vu la période, je crois qu'il serait bien mieux de baisser les impôts pour permettre aux gens de s'en sortir. Moi ça m'ulcère de voir tout cet argent public injecté dans des choses qui ne sont pas vitales alors que sur ce qui est vital, on est à la rue!

Camille a dit…

Personnellement je trouve cette rénovation positive. Elle rend plus attractive cette place qui était jusque là presque abandonnée. Autant certaines dépenses de la mandature Delanoe sont discutable, rappelons que le but de l'impôt local est notamment d'améliorer le cadre de vie des citoyens, c'est le cas avec cette rénovation.