03 juillet 2009

Caméra: la Préfecture s'explique, la Mairie du 3ème réplique


Réunion intéressante hier soir en Mairie du 3eme en présence du Commissaire du 3ème ardt, Lucas Togni, et du directeur adjoint du cabinet du maire de Paris, Renaud Vedel, afin de présenter aux habitants de l’arrondissement le projet préfectoral d’implantation des caméras de vidéosurveillance. L’occasion pour les élus de la majorité municipale de rappeler leurs craintes, leurs incompréhensions, leurs soucis des libertés publiques et de marquer leur combat.

Nos craintes ? Car dans un langage indolore, s’installe dans nos sociétés une nouvelle priorité, celle de retrouver les délinquants plus que d’éviter qu’elle ne se produise. Guérir vaut maintenant mieux que prévenir.

Nos craintes ? Ces caméras, si, aujourd’hui, elles ont un usage limité, rien ne le garantit pour la suite. Aujourd’hui, on nous dit « prévention des accidents de la circulation » et « aide à la résolution des délits ». Mais demain ? et les modalités d’utilisation ?

Nos incompréhensions ? Le fait de vouloir transformer la présence humaine, donc la médiation, la prévention, la prise en charge, en « technologie » relève d’une négation des recherches et des études faites sur le sujet de la délinquance et des besoins préconisés. Beaucoup d’agressions sont le fruit de la situation sociale des gens : toxicomanes en manque, malades psychotiques non pris en charge,… Aujourd’hui, toutes les structures d’accueil de ces personnes vivent le désengagement financier de l’état et donc ne sont plus aussi efficaces qu’avant, créant effectivement une possible insécurité. Mettre des caméras pour lutter contre leurs actes est donc une double peine !

Depuis maintenant trois mois, nous avons engagé une discussion forte avec la Préfecture. Bien que nous ne soyons pas à l’initiative de ce dispositif, nous nous sommes engagés dans la campagne à être très vigilant sur sa mise en place et son usage. Nous avons donc sollicité l’obtention du premier plan et nous avons formulé un certain nombre de remarques sur des caméras qui ne nous semblaient pas particulièrement nécessaire (trop au même endroit ou sur le même axe) et sur d’autres qui semblaient relever plus de la vidéosurveillance que de la protection (devant la Bourse du Travail, devant le Café de la Perle,…). La préfecture a accepté certaines de nos demandes en supprimant les plus problématiques et en en déplaçant certaines. C’est donc une victoire pour l’équipe municipale.

Il reste cependant un sujet de discorde entre la préfecture et nous : la caméra prévue au coin Beaubourg/Grenier St Lazare, face au Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans. Ce centre acceuille plus de 1100 personnes par an dont 250 personnes en détresse (maladie, orientation non assumée,…). L’anonymat doit leur être totalement garanti et pour que l’accueil soit efficace et que les gens n’hésitent pas à venir y chercher une assistance, nous ne devons pas leur donner l’impression d’être filmé. En l’occurrence, j’ai posé publiquement la question au Maire de l’Arrondissement, Pierre Aidenbaum, qui a partagé mon inquiétude face à la présence de la caméra.

Gageons que la Préfecture entendra cette demande et la supprimera !

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