Alors, je préviens tout de suite, cette semaine a été silencieuse car mes mains ont passé beaucoup plus leur temps à chercher des kleenex qu’à tapoter sur un clavier. L’été approche et avec lui sa garde rapprochée de mes allergies prolongées. Cortisone, zirtec, xyzall, nasacort, aerius, j’accepte tout !!
Aujourd’hui, ce sera encore plus silencieux car je laisse la place à Touwongka…
Une comédie musicale totalement déjantée avec en scène une bande de joyeux drilles, tous professionnels avant tout, formés sur scène aux trois arts du music hall. Avec cette troupe-là, on a en face de soi des artistes consciencieux qui refusent les délires entre potes sur scène, la médiocrité dans les représentations, l’à-peu-près dans le rendu.
Bon, en deux mots, c’est une histoire pour enfants, un lion qui devient tyrannique et qui exige de l’éléphant d’être propre à table, des singes d’être sage, de la tortue d’être rapide,… et qui va se rendre compte de la tristesse d’un monde ainsi organisé.
Enfantin, me direz-vous ? Peut-être. Mais vous n’avez pas vu les sourires des gamins à la fin de chaque représentation, la joie des parents de voir leurs enfants heureux et l’appréciation générale du public pour la qualité de ce spectacle. Bon, et puis, sous un des masques, il y a la personne qui partage ma vie…
Alors si vous êtes en Avignon, du 10 juillet au 2 août, au théâtre le Lucernaire, 14H15…
http://www.myspace.com/touwongka
Et puis, c’est ici l’occasion de rappeler que la droite sur la culture comme sur tous les sujets ne réforment pas du tout mais qu’elle démantèle tout simplement et ne reconstruit rien. Elle ne fait que jeter les intermittents d’aujourd’hui dans une course de plus en plus dure aux cachets en limitant les possibilités de les obtenir et en rendant encore plus complexes les conditions d’accès aux statuts d’intermittents. Et tout cela, sous le couvert de mettre un terme aux abus qui étaient constatés essentiellement dans le monde de l’audiovisuel. Mais le venin est dans le remède…
Car c’est tout un monde fait de diversité de parcours, de projets audacieux, d’innovation culturelle qui se précarise de plus en plus.
Comment peut-on avoir une exigence culturelle forte quand on renvoie tout ce qui fait la particularité de la culture à la française, quand on cherche à défaire tout un maillage économique qui s’est mis en place ces 20 dernières années grâce à la Gauche ?
Depuis que la droite s’est occupée de ce dossier, c’est plus de 30 000 artistes, comédiens, chanteurs, danseurs, jongleurs, dessinateurs,… qui ne sont plus dans le régime de l’intermittence. Beaucoup ont raccroché, certains sont partis dans des petits jobs pour besoin alimentaire, d’autres s’accrochent,… bridant ainsi la culture, sa diffusion et sa création, dans notre pays.
J’oubliais… dans les 30 000, il y a aussi nombre d’intervenants en milieu scolaire, administrateurs de compagnies, organisateurs de salles, régisseurs, professeurs en école d’art,… Ils ne font pas la culture en elle-même mais contribuent à son partage et donc à sa fonction émancipatrice… et sont soumis aux mêmes incertitudes, à la même rémunération, aux mêmes exigences de qualité que les artistes. Ces métiers culturels ont une fonction importante dans notre société mais on refuse de leur reconnaître un statut comme le montre la manière qu’ont les pouvoirs publics de réformer le système de l’intermittence.
Alors, même sur le sujet de la culture, la réforme a un sens différent pour la droite et pour la gauche : quand pour certains, réformer veut dire dénaturer en prenant un prétexte certes juste mais au combien marginal, pour d’autres réformer veut dire conforter une certaine vision de la société en se dotant d’outils, de leviers d’actions toujours plus efficaces.
Je sais où je me situe.
En attendant, vive Avignon, vive les Francofolies, vive les Vieilles Charrues… puisque cela va bientôt commencer et qu’on nous envie cette diversité !
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