Aujourd'hui, en Conseil de Paris, un subvention a été votée au profit du Centre Lesbien, Gay, Bi- et Trans. Ne souhaitant pas que cela passe inaperçu, j'ai pris la parole...
Voici le texte de mon intervention:
"Monsieur le Maire,
Mes cher-e-s Collègues,
Notre assemblée doit aujourd’hui renouveler la convention triennale qui a été passée avec le Centre Lesbien, Gai, Bi et Trans de Paris et d’Ile de France, situé dans le 3ème ardt, et attribuer à cette même association une subvention de 112 000 euros.
Le premier financement municipal de cette association a fait parler de lui en son temps, en 2001, comme on le sait, mais il est temps aujourd’hui de faire un point pragmatique sur le résultat de ce partenariat.
Tout d’abord, le Centre dispose depuis février d’un local de 250 m² en plein centre ville, tranchant ainsi radicalement avec la discrétion de leur ancienne localisation, rue Keller, dans le 11ème ardt et se rapprochant ainsi de la visibilité et de la parfaite intégration qu’ont des centres similaires dans les capitales européennes et de la plupart des pays libres.
Ce partenariat tissé depuis 2001 a enfin permis au Centre LGBT de renforcer son dispositif d’accueil puisque plus de 1100 personnes ont pu être reçues en 2007, ce qui marque une nette augmentation par rapport aux années antérieures et à n’en pas douter une réelle diversification.
Les personnes qui s’y rendent, venues de tout Paris et de l’Ile de France, viennent pour une aide juridique, une orientation sociale, une écoute psychologique ou un entretien relatif à leur santé. Il ne s’agit pas ici de se substituer à l’offre commune d’information que tout un chacun peut trouver n’importe où mais de constituer un centre ressources pour venir en aide à des détresses ou interrogations spécifiques auxquels seuls des spécialistes ou associatifs peuvent répondre dans le cadre d’échange d’expérience ou suite à des formations spécifiques.
Le renouvellement de cette convention triennale permettra aussi au Centre de pérenniser deux actions qui répondent à des besoins toujours plus importants : la prévention santé et l’accueil des jeunes issus de la population LGBT.
Le Centre est devenu un véritable relais de prévention médicale contre les maladies et infections sexuellement transmissibles. Cette action de prévention prend diverses formes et va de la mise à disposition de brochures, des permanences hebdomadaires assurées par la Croix rouge à la distribution gratuite de préservatifs. Son champ d’application dépasse très largement par ailleurs celui du VIH et traite également de toutes les formes de dépendance telle la drogue, le tabagisme ou l’alcool qui ne sont que la face révélée d’un mal-être plus profond résultant d’une non acceptation de son orientation sexuelle ou d’une grande détresse face à la maladie ou à des discriminations. En tout état de cause, il résulte que cette action particulière sur un public spécifique a permis à 250 personnes en 2007 de recevoir informations ou réponses.
Le Centre effectue également une mission de première importance vis-à-vis des jeunes en situation de précarité sociale, et ce dû à l’homophobie qui peut se manifester au sein de leur famille, dans leur parcours éducatif, sur leur lieu de travail, dans leur entourage plus ou moins proche. Grâce au soutien que la Ville leur apporte, les bénévoles du Centre LGBT peuvent venir efficacement en aide à de trop nombreux jeunes qu’un jour l’intolérance des autres a frappé. Il s’agit de jeunes qui du jour au lendemain se retrouvent délaissés, sans emploi, sans logement, sans attache sociale et parfois même fraîchement arrivé à Paris ou même au bord de la prostitution. Dès lors, le Centre apporte une aide matérielle et un accompagnement à ces personnes afin de leur permettre de retrouver rapidement les conditions d’une insertion sociale réussie. Malheureusement, le chiffre de ces jeunes qui subissent une telle violence sociale est en augmentation, ce qui nécessite de renforcer l’efficacité d’un acteur associatif comme le Centre LGBT.
Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, il est coutume de dire qu’on mesure le niveau de démocratie de nos sociétés à la manière dont elles traitent leurs minorités. Force est de constater qu’il y a un véritable besoin d’une présence sociale et associative pour répondre aux besoins et attentes des personnes lesbiennes gays, bi et trans qui subiraient violence et discriminations en fonction de leur orientation ou de leur genre. Le Centre LGBT par la synergie qu’il réussit à instaurer entre des acteurs associatifs et les acteurs institutionnels traditionnels assure une mission que j’oserai qualifier de service public et qui devrait, je l’espère, recevoir un très large assentiment de notre assemblée."
Chose Faite: délibération adoptée à l'unanimité!
http://www.cglparis.org/
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Nous avons également adopté le Plan Départemental de l'Insertion... sur lequel je me suis aussi exprimé:
"Monsieur le Maire,
Mes cher-e-s Collègues,
Je crois que nous avons aujourd’hui deux raisons de saluer le travail de la Ville de Paris relatif à l’intégration les personnes les plus éloignées de l’emploi.
Tout d’abord, les résultats affichés : 7 409 retours à l’emploi en 2007 sur environ 50 000 allocataires. Je tiens à souligner que ces résultats ont été obtenus dans le cadre des mesures mises en place par le Département de Paris, permettant de suivre 85% des allocataires, malgré un recul de l’Etat d’une ampleur sans nom mais ayant un coût : 108 millions d’euros depuis 2004.
Ensuite, une satisfaction face à la volonté annoncée de la Ville de Paris par la voix de votre adjointe en charge de la solidarité, Olga Trostiansky : faire que le taux de sortie du RMI augmente de 50% après passage par un des dispositifs du Plan Départemental d’Insertion.
J’ai surtout envie aujourd’hui de mettre en avant l’objectif qualitatif de ce dispositif qui se fonde sur deux piliers d’importance : la mobilisation de tous les réseaux locaux et la mise du bénéficiaire au cœur du PDI.
La dimension locale fortement présente dans ce projet permet déjà la recherche d’une meilleure efficacité en coordonnant les divers services et associations grâce à des commissions territoriales rassemblant tous les acteurs de l’insertion et de l’emploi, que sont les services sociaux, les espaces insertion, les régies de quartier ou les antennes ANPE par exemple. Il s’agit demain de renforcer leur action et donc leur efficacité.
Le rôle des Commissions Locales d’Insertion sera également de première importance dans la réalisation du PDI et leur sera confié la mission de construire de l’innovation sociale, de nouveaux partenariats avec les acteurs locaux faisant la spécificité de nos arrondissements : ici des jardins partagés dans le 12ème ardt qui accueillera des allocataires suivant une formation spécifique, là-bas c’est un lieu dans le 18ème ardt qui permet aux allocataires socialement isolés de se réunir et de partager expériences et compétences…
Il me semble important aussi de souligner que l’intégralité du PDI est tournée totalement vers la prise en compte des profils des bénéficiaires. En effet, quand on parle de personnes éloignées de l’emploi, on ne parle pas d’un bloc homogène, mais on parle de personnes d’âge différents, de parcours divers, de situations sociales variées : à côté de personnes en mal de formation professionnelle, on trouve aussi parmi les bénéficiaires du RMI des sortants de prison, des personnes sans domicile stabilisées, des artistes précaires, des jeunes mères isolées avec de jeunes enfants, des personnes présentant des problématiques d’addiction,… qui, vous vous en doutez, nécessitent un suivi administratif certes, mais surtout un suivi social particulier.
C’est pourquoi le PDI qui nous est présenté prévoit l’amplification de l’action des associations conventionnées afin de permettre à 9 300 allocataires confrontés à des problématiques spécifiques de trouver un suivi adapté dans le cadre de leur retour à l’emploi. A cet effet, les marchés aux associations prestataires viennent d’être reconfigurés pour recentrer leur intervention sur ces publics.
Cette mesure aura à n’en pas douter un impact important, surtout à l’approche de la mise en place du Revenu de Solidarité Active. En effet, ce projet prévoit la mise en place d’un guichet unique pour toutes personnes pouvant bénéficier du RSA : travailleurs pauvres et allocataires du RMI. Or, il y a fort à craindre que ce nouveau service ne s’occupe que des personnes les plus proches de l’emploi et ne délaisse totalement tout le travail préalable nécessaire de réinsertion et complémentaire d’accompagnement social spécialisé. C’est donc une logique autre que simplement comptable qui est au cœur de ce plan départemental d’insertion mais bien une volonté d’apporter des réponses concrètes, efficaces et fondées sur un diagnostic social et pas seulement économique.
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