29 juin 2011

Entre une nuit à l’hôtel et une nuit à la rue…


Suite à l’annonce de la réduction des moyens de l’Etat dévolus au Samu-social pour l'hébergement des familles à l'hôtel, le Maire de Paris, Bertrand Delanoë et le Président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, ont présenté, jeudi 23 juin 2011, avec les associations de solidarité (Emmaüs, Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, Croix Rouge, France Terre d’Asile, FNARS,..) un texte commun baptisé « Manifeste pour une autre politique d'hébergement des sans-abri ».

En tant qu’administrateur du Samu-Social de Paris, je m’associe pleinement à ces revendications.

Les restrictions budgétaires décidées par le gouvernement sont en effet telles que le Samu-social fermera, le 30 juin, le centre d'hébergement d'urgence Yves Garrel, seul centre d'hébergement parisien qui, jusque-là, proposait des places aux femmes. Si une solution provisoire a été trouvée dans le 15e pour les hommes qui y étaient également accueillis, l'État refuse de financer un nouveau centre destiné aux femmes. Sous l’impulsion de nombreuses associations féministes, avec le soutien de Fatima Lalem, adjointe au Maire de Paris chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, un rassemblement s’est tenu hier soir, devant le centre d'hébergement promis à fermeture, au 66, boulevard Richard Lenoir dans le 11e.

Les élus signataires du manifeste dénoncent également la fermeture brutale et immédiate de 5000 places d’hébergement en Ile-de-France, la remise à la rue de milliers de familles alors qu’il manque près de 13 000 places d’hébergement en Île-de-France et la diminution des crédits en faveur du logement social.

Ils demandent, donc, à l'Etat, de rétablir les crédits affectés l'année dernière au 115 et au Samu-social, une meilleure répartition des places d'hébergement d'urgence dans la région parisienne, la suspension des expulsions locatives pour les locataires de bonne foi ou encore le développement de « Louez solidaire » en région.

Avec une diminution budgétaire de 25%, le désengagement étatique du financement d'hébergement d'urgence en Île-de-France est d’autant plus inquiétant, qu’il intervient au moment où de plus en plus de femmes avec enfants se retrouvent à la rue. La proportion de ces dernières dans les sans-logis est, ainsi, passée de 13% en 1999 à 16,7% en 2009, l’augmentation croissante des familles monoparentales expliquant en partie ce phénomène de précarisation. Le gouvernement, par l’intermédiaire de la Préfecture, ne semble malheureusement pas alerté par ces chiffres.

Pourtant, cette décision « d’en haut », contestée par l’association Droit au logement devant le tribunal administratif de Paris, tend à revenir sur la mission de service public de l'Etat, à travers la remise en cause du principe d’obligation de l’aide sociale à l’enfance.

Entre une nuit à l’hôtel et une nuit dans la rue, la gauche, elle, a choisi son camp !

Le manifeste est consultable sur le site de la Mairie de Paris.

1 commentaire:

Cohébergement a dit…

Vous pouvez utiliser le co-hébergement pour loger plusieurs nuits chez l'habitant.

L'hébergement peut être gratuit, cela dépend de votre hôte.

J'utilise le cohebergement pour mes déplacements de courtes durées, ainsi que pour mes vacances.