15 février 2011

49-51, rue Volta: les travaux démarrent!


Trois opérations de logements sociaux ont été financées dans le 3è arrondissement et sont emblématiques de notre volonté de lutter contre l’insalubrité: le 17, rue Vertbois, le 4, rue du Roi Doré, en cours de livraison, et le 49-51 rue Volta, l’ultime immeuble insalubre de l’arrondissement dont il est question ici. Une importante réhabilitation ainsi qu’une partie de construction neuve, respectant les objectifs du développement durable et du plan climat de la Ville de Paris, ont été prévues pour ce dernier bâtiment, ce qui devrait permettre de gonfler de 13 logements, principalement familiaux dont un dans le Réseau Logement Seniors, notre parc social, d’ici 16 mois.

L’opération au 49-51 rue Volta prend place au cœur du 3è arrondissement, entre la place de la République, le Conservatoire national des Arts et Métiers et le quartier du Temple. Dans cette zone, le bâti est hétérogène et le milieu urbain particulièrement dense. Aujourd’hui encore, sa morphologie et sa topographie s’expliquent par le tracé, au nord, de l’ancienne fortification de Charles V édifiée en 1365, détruite par la suite dans les années 1670. Sous le Second Empire, la percée de grandes voies a causé un état de surpopulation et d’insalubrité du site. De nombreux habitants ont alors été contraints d’emménager dans les petites ruelles épargnées, les premières campagnes d’amélioration du bâti ne datant que de la fin du XIXè siècle.

A l’heure actuelle, il existe une assez grande disparité entre les axes principaux et les rues secondaires, la politique municipale allant pourtant dans le sens d’une réintroduction des commerces de proximité et de services dans les petites voies. La rue Volta est concernée par cette problématique, notamment en matière de circulation, puisqu’elle s’insère dans un maillage serré de rues étroites à sens unique. Point positif, la zone de projet de logements sociaux n’est que très peu exposée aux nuisances sonores. De nombreuses fenêtres et balcons devraient alors permettre d’animer les façades.

L’opération comprend la réhabilitation d’un bâtiment du XVIIème siècle ainsi que l’édification d’une dent creuse. Dans un souci d’impact urbain, les éléments singuliers de la façade existante sont conservés. Le bâtiment neuf, conçu en deux parties, crée une articulation entre les deux bâtiments voisins (R+3 et R+6), permettant une meilleure insertion urbaine. La façade sur rue en parement en céramique à lames horizontales, rappelle la modénature de joints creux du bâtiment d’angle réhabilité. Les nuances de dégradé, du blanc au gris foncé, font la liaison entre rue et ciel, entre enduit et zinc. Les logements, du T1 au T5, sont principalement traversants et seront presque tous accessibles aux personnes à mobilité réduite par l’insertion d’un ascenseur.



C’est ainsi une architecte qui commence à se faire un nom, Ingrid Taillandier, à qui le chantier a été confié par la SIEMP. A la fois dans l’action et dans la transmission, en étant professeur également, elle s’est spécialisée dans les questions de densité urbaine et a été par exemple commissaire scientifique de la dernière exposition « l’invention de la tour européenne », présentée au Pavillon de l’Arsenal en 2009. Quoi de mieux pour réhabiliter harmonieusement ce lot d’immeubles dont l’un deux a vu le jour entre Louis XIII et Louis XIV…

Le 3e finit donc un pan entier de sa lutte contre les immeubles insalubres en engageant ainsi le traitement définitif du 3e et dernier immeuble mentionné dans la fameuse liste des 1030 immeubles parisiens dangereux…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis toujours stupéfait de l'architecture de certains HLM. Il y a un côté ostentatoire, comme si le HLM ne pouvait se fondre dans le paysage urbain. Je ne sais pas si vous avez vu certaines réalisations, notamment dans le 12e. Il y en a un, on croirait une prison, la façade est faite de cotes de maille, c'est atroce... Je suis sûr que les gens qui vivent à l'intérieur apprécient l'image que renvoit leur habitat... Pourquoi ne pas construire dans le style parisien, haussmanien?

Anonyme a dit…

Je souhaite saluer l'expulsion légale ce matin des squatteurs. J'espère qu'ils vont maintenant être condamnés à payer les loyers pour l'occupation illégale de cet immeuble avec une somme suffisamment élevée pour dissuader d'autres de renouveller une telle manoeuvre. En effet, ces personnes nuisent à l'immense majorité des locataires honnêtes. Ils créent un sentiment de risque chez les propriétaires qui du coup demandent toujours plus de garanties voire refusent de louer participant ainsi à la raréfaction de l'offre. Ce facteur ajouté à celui des rachats sauvages d'immeubles privés par Paris Habitat crée la situation actuelle du logement locatif à Paris... Merci au PS!