14 avril 2010

La hiérarchie catholique au-dessus des lois ?


Je vous invite à lire ce texte, co-signé par Christine Frey (conseillère régionale, adjointe au maire du 3e), Flora Bolter (conseillère d'arrondissement) et Patrick Badard (conseiller d'arrondissement). Tous les quatre, militants laïcs, engagés de longue date pour l'égalité des droits et luttant contre toutes les formes de discrimination, nous avons été heurtés, comme beaucoup de nos concitoyens du 3e, par les prises de position récentes de la hiérarchie catholique.

Les propos du Secrétaire d’Etat au Vatican – n°2 dans la hiérarchie – affirmant qu’il existe « une relation entre l’homosexualité et la pédophilie » sont inadmissibles et relèvent de la plus grande malhonnêteté intellectuelle. Au-delà de la violence homophobe ainsi exprimée, leur finalité est évidente : ne pas aborder les vrais sujets et les vraies responsabilités, éviter tout débat en le détournant vers des coupables désignés : les homosexuels. Car la multiplication des révélations d’agissements pédophiles de nombreux prêtres, étouffés pour certains de longues années durant, interroge immanquablement sur les responsabilités au sein de l’Eglise : l’Eglise en a-t-elle eu connaissance et les a-t-elle couverts ? Dans l’affirmative, comment a-t-elle pu de crainte d’être éclaboussée choisir de faire courir à d’autres enfants le risque d’être victimes de tels crimes ?
Car, rappelons-le, la pédophilie – totalement indépendante de l’orientation sexuelle comme en témoignent les trop nombreux scandales ces dernières années – est un crime dont la non dénonciation constitue dans de nombreuses législations une infraction pénale.
Et une faute morale.
Ajouter à ce passif des propos homophobes – que la dernière déclaration du Vatican ne désavoue pas en se contentant de déclarer, dans une phrase alambiquée, que "les autorités ecclésiastiques ne jugent pas de leur compétence de faire des affirmations générales de caractère spécifiquement psychologique ou médical, lesquelles relèvent naturellement des études des spécialistes et des recherches en cours sur le sujet" – cela fait décidément beaucoup de « transgressions » des lois humaines pour une institution dont on attendrait, au contraire, exemplarité, rigueur et cohérence avec le message qu’elle délivre.
Espérons que le thème retenu cette année pour la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie – « Religions et homosexualité » - sera l’occasion que soient condamnés de tels amalgames.
Comme tous les ans, la mairie du 3ème s’inscrira pleinement dans cette Journée pour contribuer résolument, à son niveau, à la lutte contre l’homophobie.

Christine Frey - Conseillère Régionale, adjointe au Maire du 3e
Gauthier Caron-Thibault - Conseiller de Paris, adjoint au Maire du 3e
Flora Bolter - Conseillère d'arrondissement
Patrick Badard - Conseiller d'arrondissement

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