11 avril 2012

Interview / Logement dans le journal du 3e


Je vous invite à retrouver mon interview sur le logement social paru dans le récent journal du 3e arrondissement...


Face à la difficulté de produire des logements sociaux dans le 3e, Gauthier Caron-Thibault nous explique l’importance du développement du logement social dans le diffus.
 

Qu’est-ce que le logement social dans le diffus ?
Rappelons le grand objectif de la Ville de Paris : atteindre 20% de logements sociaux dès 2014. Pour y parvenir, nous aurons financé 70 000 logements entre 2001 et 2014, ce qui représente un effort considérable. Toutefois, la situation est très variable d’un arrondissement à l’autre. Pour améliorer la situation et faire face à la pénurie de foncier, la ville de Paris doit adapter sa stratégie en fonction des arrondissements et c’est pourquoi nous avons demandé à ce que soit développée la production de logements sociaux dans le diffus. Par un vœu au Conseil de Paris, nous avons fait inscrire cette demande dans le Programme local de l’habitat, qui définit les orientations parisiennes en matière de production de logement social. Fort de notre expérience, nous sommes convaincus que l’acquisition de parties d’immeubles tout autant que d’immeubles entiers est une solution dans le cadre des spécificités urbaines du 3e.
 
En quoi cette politique est-elle essentielle à Paris, et particulièrement dans le 3e ?
Outre un prix du foncier particulier élevé, nous avons de moins en moins d’immeubles en monopropriété dans le 3e, ce qui pose un problème car ces derniers sont plus faciles à acheter et à gérer. Si nous voulons augmenter le parc social dans notre arrondissement, nous devons donc nous orienter vers le secteur diffus. La présence historique de lieux de stockage sur de nombreux étages dans le 3e est un facteur propice au développement de cette politique. Les outils juridiques mis à notre disposition (PLU, préemption…) nous permettent également de développer des projets de réhabilitation public/privé afin d’introduire du logement social dans des immeubles dont le coût d’achat en bloc serait beaucoup trop cher pour du logement social. Il ne s’agit pas de s’attaquer aux « petits propriétaires occupants» qui vendent leur studio pour s’acheter un F3 afin d’y loger une famille qui se serait agrandie, mais bien de saisir l’opportunité de faire du logement social quand la moitié, un quart, un tiers d’un immeuble est vendu d’un seul coup. Le bailleur social devient alors copropriétaire.

Quelles sont les opérations en cours dans le 3e ?
Le 2 avril prochain, nous inaugurerons deux programmes de logements sociaux dans le diffus, rue Sainte-Apolline (8 logements) et rue Pastourelle (4 logements). Nous venons également de procéder à l’achat d’une partie du 80, rue de Turenne, une dizaine de logements y sera réalisée. Citons également pour mémoire les 3 logements de la Résidence des Arquebusiers et les 13 logements du 108, rue Vieille du Temple, acquis dans le cadre du bras de fer des ventes à la découpe. Par ailleurs, quand nous ne pouvons procéder à des acquisitions, nous essayons de convaincre les bailleurs de maintenir quelques logements en loyers modérés, à travers des dispositifs de maîtrise du loyer, de garantie du paiement et de déduction fiscale, comme avec Louez Solidaire. Malgré les difficultés rencontrées, nous mettons donc tout en œuvre pour développer du logement social dans notre arrondissement afin de trouver des solutions pour maintenir la mixité de notre arrondissement.

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